Première écoute : Musique Impossible de Karneef
Par Pantoum // Critique musicale // Étiquettes : Funk, Karneef, Musique Impossible'Musique Impossible', ça rappelle un peu 'Jazz from Hell' et c'est le meilleur matos que le montréalais Karneef a enfanté à ce jour.
18 tounes dont plusieurs feraient d’excellents ‘singles’, une grosse heure et demie de matériel, des instrumentales qui vont dans tous les sens (incluant le sens positif du terme) : beaucoup de musique, mais surtout beaucoup de plaisir en vue.
Si peu de place au compromis ici. Karn a envie de faire plein de trucs et dans l’ensemble, ça fonctionne très bien. Les références sont multiples et se situent dans l’espace temps 75-85 pour la plupart. Qu’est-ce qui unit cette fausse décennie dans ses territoires new wave/jazz-fusion/fin-de-prog/soul-avec-du-gloss? Une appréciation sans ironie des ‘chops’. Des drums partout, de la slap bass, des patchs de clavier ARP et surtout une musique ‘impossible’ qui serait clairement aussi le fun à jouer qu’à écouter.
La plupart des chansons ont un propos plus sombre que sur son précédent opus Love Between Us : »If I told you I’ve found the key to responsible living, would it even matter anymore? Or is my time completely over? » Karneef parle de rupture, de honte, de doute, mais toujours avec le fonk. Les formes très ouvertes des pièces servent l’écriture du Karn qui pond quelques très belles pépites ( »Musique Impossible », »Homme poubelle ») et des instrumentales accrocheuses et weird ( »Crack Lab », »Muffin Top »).
Mais encore, qu’est-ce qui distingue Karneef de la fausse décennie susmentionnée? Le clin d’oeil. Assumer ses influences et oser plein de trucs même si y’a un bout un peu croche à un moment donné. Ça fait du bien à entendre.
Prenez votre courage à deux mains, commencez par 2-3 tounes par jour si nécessaire. Vous verrez, on y prend goût.
(L’album est disponible sur le iTunes Store pour le moment)