LIFE AS A PROFESSIONAL MUSICIAN (1 DE 2)

Votre humble scribe partage avec vous quelques apprentissages résultant de ses études dans une prestigieuse université anglophone.

En 2007, j’ai eu l’opportunité de commencer un baccalauréat en musique dans une prestigieuse université anglophone. Pour le petit gars réservé qui avait toujours vécu à Québec dans le confort et la sécurité, l’adaptation fut un choc. Tout était nouveau : la ville, la langue, les exigences du programme, le lavage… Je vous partagerai ici deux chroniques inspirées par un cours «mou» qui faisait partie de la formation obligatoire : Life as a professional musician.

Jour 1 

Très vite, on nous a fait comprendre que l’admission au programme n’était rien en soi. Il fallait être à niveau dès le départ, c’est-à-dire avant même d’avoir commencé. J’étais dans une relation bientôt à distance à l’époque et j’avais préféré passer le congé de la fin de semaine du travail avec ma blonde à l’extérieur plutôt que de faire les initiations et autres trucs du genre à l’université. Mardi 4 septembre, 8h30 : tous les étudiants en percussion doivent passer des auditions pour attribuer les places dans les différents orchestres. Le répertoire est vraiment difficile et (ah oui) il fallait avoir préparé ça à l’avance. Désolé…

Jour 42 

Ainsi classé dans la deuxième harmonie de l’école (la moins bonne qui répète dans un local pourri qui donne sur un boulevard bruyant), je monte du répertoire très convenu de musique de fanfare américaine pour les premières semaines avec mes collègues de première année. On devine facilement que l’implication des membres n’était pas optimale. Ceci nous amène donc au premier concert de la session où le directeur musical (chef d’orchestre pour les néophytes) doit annuler sa présence à quelques jours d’avis. Nous avions une générale avec son remplaçant la veille ou le jour même et hop le concert.

Le concert fut atroce. Le chef était nerveux, les musiciens peinaient à s’ajuster à sa direction et les percussions allaient dans tous les sens. L’apex de mon expérience ce soir-là :

  • Je joue des cymbales frappées dans une pièce. C’est lourd et plutôt difficile à jouer ;

  • La pièce commence par un gros coup de cymbales ;

  • Le chef est pressé de partir la pièce pour en finir avec le massacre et oublie de regarder la section de percussions. Je lui fais dos et je n’ai pas les cymbales dans les mains ;

  • Le chef part ça et JAMAIS je n’arrive à combler le retard. Je fake donc mes parties de cymbales pour toute la pièce.

  • Désolé…

 

La plupart des étudiants en percussions plus vieux avaient bizarrement choisi d’assister à ce triste concert. Ben, un des vétérans à la maîtrise était venu à notre rencontre avec le sourire après le concert : ‘’That was bad but you guys were bad!’’ Ce n’était pas méchant ni intimidant, c’était juste la vérité. En ce premier concert d’ensemble à l’université, j’étais non seulement dans le moins bon ensemble mais la section de percussions l’avait tiré vers le bas encore plus. On est allés prendre une bière tous ensemble après le concert et on a ri du souvenir de cette soirée pendant les trois années suivantes.

Jour 43, 44, 45…

Life as a professional musician – la vraie vie : Tu peux être juste correct sans être incroyable, mais tu ne peux pas saboter la qualité d’un groupe en n’étant pas prêt.

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